Écroulés

Écroulés raconte l’emprise d’un conteur de blagues sur son entourage et le parcours que devront effectuer après sa mort les trois femmes qui ont partagé sa vie pour s’affranchir de la manière dont ces histoires drôles – et leurs chutes – les déterminent. Construite autour de «bons» mots, l’intrigue décrit leurs violences latentes, leur cheminement secret, parfois aussi leur libération cathartique. Elle brosse le portrait d’un exhibitionnisme verbal et des échos inattendus qu’il provoque.

Paulo raconte sa blague au moment où les choses s’achèvent. Sur le perron, pour aider les autres à partir ou les retenir encore un peu. Dans la cuisine, sous la lampe qui éclaire les débris du dîner, au milieu d’un fatras d’emballages, de pelures et de croûtes, les «reliefs» du dîner. Le banc couine sous ses fesses tandis qu’il se met à l’aise pour mieux raconter.

Quelle est la différence entre avant et après l’amour?

Vous ne savez pas ? Il regarde son entourage, joyeux, gourmand, enchanté:

Avant, on a le sang qui bout et après on a le bout qui sent.

La blague, comme la table, révèle une géographie sous-marine, différentes strates de subconscient, des emballages, des pelures et des croûtes, un goût du discours, un fond de racisme, l’élan du sexe.